Lorsque j’écris un article, je commence toujours par rechercher une photo sur internet pour l’illustrer. Mais cette fois, c’est différent car aucune image n’aurait permis de refleter l’état d’esprit dans lequel je me trouvais après avoir terminé ce livre…
J’ai donc commencé par écrire ma revue….
J’ai rencontré Gaël il y a plusieurs années sur la scène slam parisienne, nous avions des amis en commun et nous sommes cotoyés pendant plusieurs années.
Un matin en attendant le RER, j’ai apperçu une grande affiche faisant la promotion de son Livre « Petit Pays ». Cela m’a renvoyé plusieurs années en arrières lorsqu’il slamait ce titre en guitare-voix avec son cousin « Hope Anthem » mais aussi à cette fois où il nous a invité à commémorer le génocide rwandais dans cette petite salle de la Croix Rouge située dans le 18e arrondissement. Troublant.
Avant de rencontrer Gaël j’avais bien évidemment entendu parlais du génocide rwandais comme du génocide arménien mais cela n’évoquait rien en moi. Juste des faits.
En cotoyant Gael, je suis passée de l’information à la réalité.
Lorsque j’ai vu ce panneau publicitaire, ma première réaction a été de me dire « C’est super! » et « Ce mec est brillant je ne suis pas surprise ». Mais je n’avais aucune envie de lire ce livre car je savais qu’il y avait une part de Gael à l’intérieur et je craignais de rentrer davantage dans son intimité.
Un an après la sortie du livre, nous nous sommes croisés dans le métro : nous avons parlé des enfants, de la pluie et du beau temps ; du temps qui passe. Bref de tout sauf de son livre pourtant il venait d’avoir le prix Goncourt. Gael a cette pudeur ..
Finalement, je l’ai lu. J’ai ri, riz rouge, riz jaune, riz blanc…J’ai senti les odeurs de mangues, la latérite sous mes pieds, le souffle chaud de l’air, les petits bonheurs simple, l’incouscience de l’enfance, la brutalité de la vie.
J’ai aimé ce livre, aimé Bujumbura aimé le lac Tanganyka, aimé Ana et Gabriel, les jumeaux, le combi Volswagen, aimé la vie.
J’avais peur que ce roman soit triste, j’avais peur que ce roman fasse peser sur moi la cupabilité de n’être qu’un témoin de l’Histoire. il n’en a rien été. MERCI